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Retour de lecture : « L'arrache cœur »

« L'arrache cœur » de Boris Vian

 🧡🧡🧡

Bonjour tout le monde. S’il y a bien un livre difficile à chroniquer, c’est celui-ci. La première chose me venant à l’esprit après avoir tourné la dernière page des 256 que contient ce livre a été de me demander sous quelle substance aujourd’hui illicite Boris Vian a écrit ce roman. Car même si l’opium n’était plus autorisé, sa consommation restait courante dans les années 50. Mais, je m’emporte sans doute pour rien. Seule son imagination débordante a permis l’écriture de ce roman inclassable.

J’ai ressenti en le lisant, une écriture rapide, sans retour en arrière, comme une urgence. Je n’ai pas l’impression qu’une trame a été pensée au préalable. Seulement une liberté accordée à son cerveau pour laisser libre cours à ses délires les plus enfouis. Il est indéniable que Vian disposait d’une immense culture, si nous y ajoutons l’imagination, la poésie, et le jeu avec les mots à tiroir, nous obtenons cet OVNI de la littérature. Je me demande même comment a été accueilli cet ouvrage lors de son édition tellement il est à part, inclassable, différent et dérangeant. D’après ce que j’ai pu glaner sur internet, il a été très mal reçu, ce qui a mis un terme à son goût d’écrire des livres.






Cette histoire débute d’une manière    assez classique. Un homme, Jacquemort, longe un chemin le menant à un village dans lequel il s’installera en tant que psychologue. Nous sommes le 28 août et la description faite des lieux est bucolique. Puis au fur et à mesure que le récit se déroule, on découvre un village dans lequel les conventions sont très éloignées de ce qui pourrait être appelé « la normalité ». Une « foire aux vieux » permet d’acheter un vieillard pour le maltraiter et les enfants sont réduits à une forme d’esclavage pour les travaux manuels au point d’en mourir dans l’indifférence générale. Dans le village, la honte n’existe pas, un homme payé à prix d’or est chargé de la prendre pour lui et d’en débarrasser les habitants. Vers la page 130, les dates commencent à évoluer. Juillet se transforme en juinet, puis les mois s’allongent en 59 janvril, même en 135 avroût. L’écriture devient de plus en plus délirante.

Est-ce que j’ai aimé ? Je suis bien incapable de répondre à cette question. Ce qui est certain c’est de ne pas sortir indemne de cette lecture.

 
 
 

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